30 janvier

 

DOCUMENTAIRE ANIMALIER - partie 1/4

 

*Qu’est-ce qui se fait plus chier qu’un Yorkshire au bout d’une laisse ?

 

Est-ce que c’est parce qu’elle fait quatre-vingts kilos de plus que moi qu’elle se croit obligée, la vieille, de me tirer sur la laisse comme ça ? J’aime pas le ski nautique. Déjàque je suis ridicule accroupi sur mes deux pattes arrières et concentré sur la belle merde que je vais pondre au milieu du trottoir ! elle veut voir la vitrine de Damart ! ah, j’y suis arrivé quand même mais ça fait une traînée de cinquante centimètres sur le bitume ! Mais qu’est-ce qu’elle fait ? C’est le moment de mettre des gants ? En plastique en plus ? Berk, elle ramasse ma crotte, en plus elle est dégueulasse, déjàqu’elle m’embrasse la gueule juste après que je me lèche le cul ! Bon, on y va maintenant, que j’ai rendez-vous au bac àsable avec la dalmatienne de Monsieur Poireau, un vieux filiforme qu’en pince pour ma maîtresse. Rendez-vous compte ! cent quatre-vingts ans àeux deux ! Quoi ? nous ne sommes pas faits l’un pour l’autre ? Je ne pourrai pas grimper dessus ? Vous ne pensez qu’àça, alors !

Ai faim, moi. Me taperais bien un moineau. Ça me changerait des croquettes. Dégoà»tantes ces croquettes. Et salées. Un moineau c’est moelleux je sais je m’en tape quand je sors en cachette. En cachette, parce que ma maîtresse ne supporte pas que je fasse du mal àces petits bestiaux. Préfère sans doute qu’on élève des volailles àtouche touche, tellement serrées qu’elles ne tiennent pas debout toutes seules, qu’on les exécute àla chaîne la tête en bas, et qu’on me donne àbouffer leurs restes lyophilisés fabriqués avec ce que les humains ne veulent pas. C’est que dans une autre vie, il y a longtemps j’étais un chasseur redoutable, de petits bestiaux sans doute mais la vocation m’est restée. Au lieu de ça je fais la sieste sur la carpette tandis que mamie, qui m’a payé cher dans un magasin exprès regarde "les feux de l’amour"… Je m’emmerde ferme. Du couffin àla fenêtre et du couffin au fauteuil et du couffin au lit… Voilàce qui m’attend. Et quand ma vieille maîtresse mourra… Oh je ne perdrai pas grand-chose. Trois promenades quotidiennes au pas sur les trottoirs pourris, pour l’hygiène, le reste du temps avachi devant la télé. Et Si. Une fois le mois, le toilettage.

Et si je la mordais ? Pendant "questions pour un champion" ça me donnerait l’impression d’attaquer Julien Lepers, je ne peux pas le saquer, celui-là. Si je la mordais ? Au mieux je me retrouve àla SPA avec une chance de trouver un maître un peu dynamique, àla campagne. Je suis petit mais j’aime courir…

Allez je la mords ! "Saloperie de bestiau, je savais qu’il ne remplacerait pas Nestor" elle a dit puis elle m’a mis dans la cage. Je sais où elle m’emmène. Chez le vétérinaire. Me faire piquer.

 

A suivre... demain !

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