6 décembreFiction alexandrineJ’ai un matelas à ressorts, quoi de plus banal. Sauf que le mien m’éjecte sitôt couché vers mon infernale machine à vomir des textes. Suffit d’un mot suffit d’une phrase. Et là mon matelas trouve que ça manque de fiction. Bon.DuelOn est au dix-septième siècle ou peu aprèsQuelque chose qu’on aime se joue près des cyprèsDeux bretteurs en épée se font face et le gantEn a là décidé et seul le gagnantQuittera la vie sauve ce terre-plein sauvageOù luttent tels des fauves des nobles en force d’âgePour un verbe de trop ou une femme aiméeAucun n’ira au trot demander la pitiéLa fierté imbécile en a tué plus d’unQui d’un geste de cil ou d’un geste de mainDressé sur ses ergots dégainant son arméeProvoque tout de go l’autre tout empluméEt ils vont se pourfendre dans le champ aux cyprèsAucun de ces pieds tendres n’avait vu d’aussi prèsLa camarde qui guette le moindre de leur faux pasLa fine lame en fouette l’un des deux au trépasJe damnerais ma mère pour jouer avec les motsQue j’aille donc en enfer source de tous les maux…Paraît qu’on s’y amuse comme fous libérésJ’y taquin’rais ma muse sur la tête un béretEt tant pis si le sens est parfois des plus mincesTout le monde je pense ne peut s’app’ler BrassensA suivre... demain !
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