19 févrierMendiantsCe qu’il y a de bien avec les mendiants c’est qu’on peut choisir. Dans l’incapacité de nourrir la planète, je repère mon mendigot de loin : s’il pue, c’est qu’il boit, mais c’est un authentique, les professionnels de la quête ont du mal à planquer leurs Nike sous leur pantalon rapiécé. Il y a les prostituées de l’obole, fagotées gitanes et mioche dans les bras, le mac attend avec la Mercedes au coin de la rue. Celles-là , je n’ose les regarder, la honte de ne jeter que cinquante cents, alors je poursuis mon chemin sans bourse délier. Attention, s’il y a le moindre chien, je ne donne pas, je n’aime pas les chiens. Les musicos jouent mal, pour la plupart, ou alors avec une armada d’amplis et de micros et ils vendent des disques, ce ne sont pas de véritables clochards.Moi mon mendiant est vieux mais pas pleureur, surtout pas de pancarte, le véritable amateur, on sent qu’il est viré de la veille, mais pas de chance, aujourd’hui, je n’en ai pas croisé.N’en déplaise à Dieu, je n’ai pas fait l’aumône. Et pour me consoler, je me suis payé un big-mac.
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