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16 juin / série 2012 - La loose

16 juin / Inspecteur Morgane

samedi 16 juin 2012, par Blackout

16 juin
 
La loose - Inspecteur Morgane
 
Que je vous parle une dernière fois de mes parents. Mère possessive, père absent, trop facile… Maman a fait ce qu’elle a pu lorsque papa a fui, pour une raison qui ne me regarde pas, elle a dà» travailler alors que la place d’une femme, àl’époque était près du foyer. Trop près. Au risque de se brà»ler. C’est lui qui s’est brà»lé. Aux mille maîtresses aux dires de maman, qui n’est pas trop rancunière. Du coup elle n’eut pas le temps de me faire un petit frère. Maman m’étouffa sous ses baisers et ses caresses, avec la force qui lui restait au retour de son boulot. Jamais elle ne me blessa autrement qu’avec certaines paroles qui dépassaient, j’en suis sà»r, ses pensées embrumées, lorsque d’exception elle buvait un ou deux verres de trop, pour panser ses plaies. Voilà. Banal somme toute.
Mon père est mort jeune, y’a une justice. Ma mère tentait de prendre soin de moi, dans la mesure de ses moyens. "n’oublie pas ton gilet, mon chéri !" A quarante ans, c’était gentil…
Fermez les guillemets.
Il se pouvait que je fusse en manque ; j’opérais alors ainsi : j’enfilais, faute de mieux mon pantalon sarouel, suffisamment ample pour laisser manœuvrer les mains incognito. Je me rendis alors en ville, croiser les belles filles sur l’avenue. Ah oui ! une des poches était percée, la droite, ce qui me permettait, ô jouissance de me caresser la verge ànu, dans la foule sans que personne, où du moins je l’espérais, ne se rendit compte de rien. S’ensuivait un délicieux et terrible sentiment de culpabilité, l’impression indescriptible que tout le monde me fusillait du regard. Je fuyais alors tel le voleur dans un coin reculé de la ville.
Eh oui, j’étais, je suis obsédé sexuel, comme tous les gens sur qui les femmes ne bondissent pas systématiquement du regard. Jamais une femme inconnue ne m’a sauté au cou, jamais une femme inconnue ne m’a offert des fleurs. Quelques regards appuyés que je prenais pour de la passion, mais qui étaient sans doute de la compassion.
L’inspecteur Morgane était tout sauf sorti d’une série télévisée française : beau gosse métisse, cheveu ras et peau caramel qui faisait ressortir ses yeux charbon, la musculature longiligne se devinait sous le tissu, le mètre quatre-vingt & la trentaine, futé, il ne buvait que du Schweppes. D’où son seul défaut, il lui arrivait de roter en public. Il détestait les imperméables longs et beiges qui font repérer les policiers àdes kilomètres, jeans baskets et sweater sans marque, il lui arrivait souvent d’être obligé de sortir sa carte pour être crédible. Mais dans ce cas, c’était comme si la foudre s’abattait sur la mouche prise dans sa toile d’araignée. L’homme (ou la femme) regardait fixement l’homme par qui le malheur arrivait. En effet l’inspecteur Morgane jouissait d’une réputation de killer. Il mettait du temps àarraisonner, mais gare àcelui qu’il pinçait.
 
A suivre... demain !

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